Peu d’hommes politiques dans le Tiers-Monde ont assumé des responsabilités aussi éclectiques que celles exercées par Mohamed Mzali, tout au long de sa carrière. C’est ce qui permet, en retraçant son itinéraire, d’évoquer les problèmes que posent, aux pays en dévelop-pement, les secteurs-clés de l’éducation, de la communication, de la santé, de la jeunesse, des sports et de la défense nationale. Avant d’accéder au poste de Premier Ministre, Mzali a, en effet, dirigé, dans son pays: la Tunisie, les départements ministériels correspondants à chacun de ces secteurs.
Mais l’itinéraire, ici reconstitué, ne s’arrête pas à ce premier niveau de l’expérience vécue par l’homme mûr. Il retrace également les étapes successives de l’enfance, de la formation, de la lutte anti-coloniale et de la prise de responsabilités. Il s’étoffe, également, d’un itinéraire spirituel qui restitue la gestation, l’enfantement et l’affermissement d’une conscience et d’une éthique: dans la nuit coloniale, l’espoir sous la cendre, le débat ancien mais toujours actuel de l’intellectuel et de l’homme du pouvoir, de la pensée et de l’action, les exigences de la construction démocratique, les injonctions de la justice sociale…
La période de gestion des affaires publiques par Mohamed Mzali est marquée par une démocratisation progressive de la vie politique.
Cette évolution n’a pas empêché, cependant, la Tunisie de connaître, récemment, une grave crise. Sur ces questions comme sur d’autres débats moins conjoncturels, un homme politique qui est aussi un écrivain (le fait mérite d’être souligné) s’exprime.