Si donc Lem écrivait notre vie sans Histoire, l’Histoire de notre vie aux mille histoires, opérant une césarienne sur chaque mot… n’irais-tu pas dire toi aussi que l’Histoire n’est jamais assez vieille pour ces Nègres rancuniers qui n’en finissent plus de se lamenter sur une Histoire révolue, et ne chantent et ne peignent que la même Histoire, vingt ans après les Indépendances ?
De Sounjata à Roumben cette folle histoire d’un amour-cent-vies est qualifiée par son auteur, comme la plupart de ses œuvres antérieures, de « roman-chant » ; mais il s’agit plus d’un chant que d’un roman, et mieux encore d’un récit initiatique d’une poésie « délirante » où la puissance terrible du verbe se révèle sans pitié pour la société africaine d’aujourd’hui. Un texte difficile mais superbe par l’une des plumes les plus originales du continent.
Peintre, musicienne, poète, essayiste et dramaturge, la Camerounaise WEREWERE LIKING réside depuis une dizaine d’années à Abidjan où elle a fondé et dirige une troupe qui privilégie l’esthétique africaine du « théâtre-rituel ».