La connaissance de l’entreprise, de ses différentes fonctions internes et de son rôle économique s’est développée de façon extraordinaire au Québec depuis les quelques vingt-cinq dernières années et la gestion en tant que discipline universitaire connaît présentement une popularité sans précédent.
Ce phénomène n’est pas particulier au Québec. Les facultés et écoles d’administration en Europe occidentale et en Amérique du Nord regorgent pour ainsi dire d’étudiants. Ceci est dû, dans une certaine mesure, à une conjoncture favorable caractérisée d’une part, par une certaine saturation du marché pour d’autres disciplines universitaires et d’autre part, par une complexité accrue du fonctionnement des grandes organisations modernes, complexité qui nécessite la présence d’administrateurs ayant une formation solide. Le flair, le sens inné de l’organisation, caractéristiques principales des fondateurs de grandes entreprises du XIXe siècle et du début du XXe siècle, sont des facultés qui demeurent impor-tantes, mais l’entreprise moderne ne saurait se développer, ni par conséquent survivre, sans la présence de personnes alliant une connaissance pratique à une connaissance théorique.
On peut donc affirmer que, n’eût été la présence d’éducateurs compétents qui ont en quelque sorte servi de catalyseurs, cette conjoncture, tout aussi favorable qu’elle soit, n’aurait pas produit d’effets aussi spectaculaires. En plus de donner une formation permettant à l’administrateur de s’adapter constamment à un environnement changeant, ceux-ci ont pu, par leurs nombreux contacts avec le monde des affaires, briser les réticences de beaucoup d’entrepreneurs à confier leur entreprise à des diplômés d’uni-versités.
Au Québec, au-delà de cette nécessité d’éduquer, il a fallu démystifier l’entreprise auprès d’une population peu encline à se diriger vers un secteur d’activité entaché de préjugés peu favorables.
Il semble bien que les efforts aient été profitables; les réticences et les préjugés se confinent de plus en plus à des ilôts de population plus restreints et bien caractérisés.
Parallèlement, des améliorations considérables ont été apportées au matériel pédagogique et ce, tant au niveau de la quantité que de la qualité: volumes, articles de revues, études de cas, documents audiovisuels sont autant de moyens de diffusion des connaissances dont peuvent bénéficier les futurs gestionnaires.
Toutefois, ce matériel pédagogique a été conçu pour les étudiants du secteur universitaire et il s’est révélé peu approprié au niveau collégial.
Le présent volume vient combler en partie cette lacune. Rédigé par deux professeurs du secteur collégial, il présente l’entreprise selon une approche bien adaptée aux besoins des étudiants de ce niveau d’enseignement. Pour ceux qui termineront leurs études à ce niveau ou qui les poursuivront dans d’autres domaines, ils auront acquis une bonne connaissance de l’entreprise et de son rôle écono-mique. Quant à ceux qui envisagent de faire carrière dans le domaine des affaires, ils auront, à leur arrivée à l’université, des bases solides qui leur permettront de mieux approfondir les différents concepts et d’en assimiler de nouveaux.
Il faut donc savoir gré aux auteurs d’avoir consacré de longues heures à la rédaction de cet ouvrage. Je suis convaincu que l’accueil qu’il recevra sera à la mesure de cet effort.